Faut-il investir dans l’action Emeis (ex-Orpea) en 2025 ?

Portrait Audrey Croiset
Écrit par Audrey Croiset
Publié le 8 août 2025

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L’image d’Emeis (ex Orpea) a été fortement entachée par le scandale apparu en 2022 sur la gestion des EHPAD de l’entreprise. Son cours en bourse s’est écroulé dans la continuité de cette affaire.

Alors qu’il semble amorcer une phase de reprise, acheter des actions Emeis pourrait-il être une bonne idée ?

Pour vous aider à décider, nous vous proposons un panorama complet de la société, de ses performances boursières et financières, et de ses perspectives.

L’essentiel

Entre janvier 2022 et octobre 2024, le cours de l’action Emeis est divisé par 1 000. Cette chute résulte de scandales liés à la gestion des EHPAD de la firme, et d’une perte record de 4 milliards d’euros enregistrée en 2022.

Un groupement conduit par la Caisse des Dépôts devient actionnaire majoritaire d’Emeis fin 2023, afin de tenter de redresser l’entreprise.

Au premier semestre 2025, le groupe se reprend et affiche une croissance de son chiffre d’affaires de l’ordre de 4,9%.

Avertissement

Les informations fournies sont uniquement à but éducatif. Finclub ne propose pas de conseil en investissement ni de services de courtage. Nous ne recommandons pas d’acheter ni de vendre un actif ou produit d’investissement particulier.

Présentation d’Emeis

Caractéristiques de l’action Emeis (EMEIS)

Code ISINFR001400NLM4
IndiceSBF 120
MarchéEuronext Paris
Secteur d’activitéInstallations et services en soins de santé
Capitalisation (août 2025)2,09 Md €
PER 2024-2,33x
Rendement 20240 %
Éligibilité au PEA
Suivre le cours

Source : Zonebourse / *Le rendement des années passées ne présage pas des performances futures du titre.

Action Emeis : historique du cours sur 5 ans

Le graphique suivant montre l’évolution du cours de l’action d’Emeis entre août 2020 et août 2025. On discerne deux phases distinctes, avec un décrochage clair au début de l’année 2022.

Entre la fin des années 2019 et 2021, le cours de l’action d’Orpea fluctue entre 5 000 € et 8 000 €. En janvier 2022, le livre Les Fossoyeurs met en lumière plusieurs scandales sur la gestion des EHPAD du groupe. Son cours chute alors de 54% en l’espace d’une semaine.

Il poursuit sa dégringolade, puisque l’entreprise présente une perte abyssale de 4 milliards d’euros en 2023. [1]   

En octobre 2024, l’action Emeis se négocie autour de 5€, soit un prix 1 000 fois plus faible qu’en 2021. 

Son cours se reprend à partir de la mi-janvier 2025, porté par la perspective de résultats 2024 encourageants, qui se confirme au fil des semaines. En août, la valeur du titre approche les 14€, soit une croissance de 120% depuis le début de l’année. [2]

Emeis : Informations clés

Brève histoire d’Emeis 

La société Orpea débute ses activités en 1989, à l’initiative du docteur Jean-Claude Marian, neuropsychiatre. Elle inaugure alors une première maison de retraite à Saujon, en Charente-Maritime.

Progressivement, la firme ouvre d’autres établissements de santé, en France puis à l’étranger. Elle réalise son introduction en bourse en 2002.

En janvier 2022, le livre Les Fossoyeurs de Victor Castanet dénonce des dérives majeures au sein du groupe. Il met notamment en évidence les conditions de vie indignes de certains résidents de ses EHPAD. L’entreprise est par ailleurs accusée de détournement des fonds publics. Cette affaire se transforme vite en un important scandale médiatique en France.

Un groupement constitué par la Caisse des dépôts et consignations et des compagnies d’assurance intègre son capital en fin d’année 2023. Son objectif est de redresser les finances exsangues de l’entreprise.

Pour tenter de se défaire d’une image entachée, la société adopte le nom d’Emeis, en mars 2024. Elle exploite alors un millier d’établissements, répartis en Europe, en Chine, au Mexique et en Amérique du Sud.

Direction d’Emeis

Laurent Guillot occupe le poste de directeur général du groupe depuis juillet 2022. Auparavant, il a assumé plusieurs fonctions au sein de la Compagnie Saint-Gobain.

Les personnes suivantes possèdent un rôle clé dans l’organigramme de la société.

NomFonction occupéeAncienneté
Jean-Marc BoursierDirecteur général adjoint et directeur financierSeptembre 2024
Fanny BarbierDirectrice des ressources humainesSeptembre 2022
Muriel BarnéoudDirectrice RSE et QualitéOctobre 2023
Frédérique RaoultDirectrice communicationJuillet 2022
Géry Robert-AmbroixDirecteur immobilierSeptembre 2022
Professeur Pierre Krolak-SalmonDirecteur médicalSeptembre 2022

Le conseil d’administration d’Emeis se compose de 15 membres et il est présidé par Guillaume Pépy, ex-président de la SNCF.

Actionnaires principaux d’Emeis

Le consortium d’investisseurs conduit par la CDC détient désormais 50,4 % du capital de la société, répartis comme suit. [3]

  • Caisse des Dépôts et Consignations (22,47 %).
  • MAIF (14,85 %).
  • MACSF (7,43 %).
  • CNP Assurances (5,57 %).

Le reste de l’actionnariat d’Emeis est flottant.

Données fondamentales et ratios financiers d’Emeis 

Le tableau ci-dessous rassemble les principaux indicateurs de performance financière à connaître avant d’acheter des actions Emeis.

2021202220232024
Chiffre d’affaires*4 2854 6815 1985 636
Résultat d’exploitation* (EBITDA)1 037756651,5694
Résultat net*65,18-4 0271 355-412
Endettement net*11 17512 5278 5168 340
Rentabilité des fonds propres (ROE)1,83%-966,86%704,66%-22,83%
Bénéfice net par action (BNPA)1 010 €-62 330€130€-2,60€
Price earnings ratio (PER)87,2x-0,1x0,13x-2,33x
Dividendes par action0€0€0€0€
Taux de rendement 0%0%0%0%
Source : Zonebourse / * (en millions d’euros)

Les résultats d’Emeis

Le chiffre de l’affaire de la société croît régulièrement sur la période, malgré le scandale qui l’a frappée en 2022. Sur ce même exercice, la firme enregistre toutefois une perte abyssale de plus de 4 milliards d’euros, presque équivalente à une année de recettes.

En plus des coûts générés par la gestion de la crise, ce déficit est dû à une dépréciation des actifs immobiliers. Elle résulte d’un changement de méthode comptable qui a pour but de préparer la restructuration du capital de l’entreprise.

Le bénéfice de 1,3 milliard d’euros enregistré en 2023 s’explique également par des éléments exceptionnels liés au processus de restructuration.

Malgré une nouvelle hausse de ses recettes en 2024 (+8,4 %), le groupe subit une perte nette de 412 millions d’euros. Son endettement pèse toujours très lourd sur ses charges financières, et il devra poursuivre ses cessions d’actifs pour le réduire, et ainsi améliorer ses résultats en 2025. [4]

Au premier semestre 2025, le chiffre d’affaires est en hausse de 4,9% et le taux d’occupation moyen s’élève à 87%. Les cessions d’actifs se poursuivent, avec 482 millions d’euros actés et 1 milliard d’euros en négociation.

La politique de dividendes d’Emeis 

La société n’a procédé à aucune distribution depuis 2020. Cette situation s’explique par le scandale des EHPAD et par la perte enregistrée en 2022. Elle devra parvenir à assainir sa situation financière avant d’envisager de nouveaux versements.

Secteurs d’activité 

Le chiffre d’affaires d’Emeis se répartit entre les segments suivants en 2024 :

Les cliniques incluent des établissements dédiés à la santé mentale, aux soins médicaux et à la rééducation.

D’un point de vue géographique, les revenus de la firme se répartissent comme suit.

Principaux concurrents d’Emeis 

Selon une étude menée par le cabinet Robine & Associés, [5] Emeis se place en troisième position du marché des EHPAD privés en France, en 2023.

EntrepriseNombre de lits en FrancePart de marché (EHPAD privés)
Clariane (ex Korian)24 17223,1 %
DomusVi21 12820,2 %
Emeis19 92219,0 %
Colisée12 33611,8 %
Domidep7 2807,0 %

Le marché européen des maisons de retraite privées (hors Grande-Bretagne) est dominé par les mêmes acteurs.

Action Emeis : Forces et faiblesses

Le positionnement d’Emeis sur le marché

La firme évolue sur un marché porteur du fait du vieillissement de la population française et mondiale. Elle répond à un besoin essentiel, et ne devrait donc pas être confrontée à un recul de la demande. En dépit des polémiques, l’entreprise poursuit d’ailleurs la croissance de ses revenus en 2024.

Elle tente aussi de redorer son image auprès du grand public. Elle met ainsi en avant un taux de satisfaction de ses résidents qui s’élève à 92,4 % dans le monde.

La stratégie de développement d’Emeis 

La situation de l’endettement de la société reste préoccupante. La priorité de ses dirigeants est donc de poursuivre les cessions d’actifs, en maintenant leur objectif de 1,5 milliard d’euros de ventes d’ici fin 2025 (dont 916 millions d’euros ont déjà été sécurisés en décembre 2024).

D’un point de vue opérationnel, l’entreprise anticipe une hausse de son EBITDAR comprise entre 15% et 18% à périmètre constant, pour 2025. Elle souhaite poursuivre la croissance de ses capacités d’hébergement. Les projets en cours devraient permettre l’ouverture de 1 400 lits supplémentaires en 2025 et 2026.

Investir dans l’action Emeis : les risques

À la suite du scandale apparu en 2022, le groupe fait l’objet de plusieurs procédures judiciaires en cours. Il pourrait donc être condamné à de fortes amendes.

Emeis enregistre un endettement financier net de 4,6 Md € au 31/12/2024, contre 8,8 Md € fin 2022. L’entreprise, en procédure de sauvegarde, devra poursuivre ses cessions d’actifs pour ne pas risquer la cessation des paiements.

Elle devra aussi s’assurer de la rentabilité de ses établissements pour faire face à cette période difficile. À ce titre, le taux d’occupation constitue un enjeu majeur. Il s’élève à 87% en juin 2025.

En parallèle, les pouvoirs publics français ont intensifié leurs contrôles dans les EHPAD, à la suite des révélations qui ont touché le groupe. Pour éviter de nouveaux déboires, la firme ne doit pas reproduire ses erreurs passées.

Dans le même temps, sa situation financière délicate lui impose de maîtriser ses coûts. La sortie de crise passera donc par un difficile équilibre entre une gestion budgétaire rigoureuse et une qualité de service renforcée.

Emeis : Analyse technique

Passé sous le seuil des 5€, en décembre 2024, le cours d’Emeis est remonté au-delà des 10€, début 2025, grâce à des perspectives d’amélioration de sa situation financière.. 

L’action a ensuite évolué dans un range compris entre 10€ et 12,40€, de fin février à fin juillet. L’annonce des résultats du premier semestre a entraîné une sortie du range par le haut. Soutenu par de forts volumes, le cours a atteint le prix de 14,22€, lors de la séance boursière du 31 juillet.

L’action Emeis pourrait marquer le pas et se replier sur le support à 12,40€. Pour relancer la dynamique haussière, le cours doit franchir la résistance à 14€. Cette dernière a été testée à plusieurs reprises au premier semestre 2024, mais le titre avait fini par chuter lourdement, en juillet 2024.

Bon à savoir

Pour déterminer si vous souhaitez ou non acheter l’action Emeis, vous pouvez suivre son cours en direct, avec une application bourse gratuite, comme celle proposée par ProRealTime.

Elle vous permet de consulter les graphiques et de positionner des indicateurs et des alertes pour une meilleure prise de décision.

Découvrez ses fonctionnalités via le compte de démonstration de ProRealTime.

Comment acheter des actions Emeis ?

Pour pouvoir acheter une action Emeis, vous devez commencer par choisir un courtier adapté à votre profil. Tenez compte de son coût et de l’ergonomie de l’interface d’investissement proposée. Vous pouvez privilégier une application mobile, un site Internet ou un logiciel accessible hors connexion.

Le support de placement a aussi toute son importance. Chacun d’entre eux présente des caractéristiques spécifiques, notamment en termes de fiscalité, de liquidité et d’investissements autorisés.

Pour vous aider à choisir, consultez nos sélections de PEA ou de comptes-titres. Vous pourrez passer vos premiers ordres de bourse après l’ouverture de l’une de ces enveloppes.

Bon à savoir

Le plan d’épargne en actions (PEA) ne peut inclure que des titres de sociétés européennes. Il vous permet donc d’acheter des actions Emeis.

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Audrey Croiset
Rédactrice en chef

Lead Copywriter chez Syntax Finance, Audrey possède un diplôme d’études comptables et financières (DECF) et une expérience professionnelle de plus de 15 ans dans les secteurs bancaire et comptable.