Faut-il investir dans l’action Alstom en 2025 ?
Le fabricant de trains Alstom est considéré comme l’un des fleurons de l’industrie française. Néanmoins, la firme est sortie du CAC 40 en mars 2024, à la suite de résultats décevants. Depuis, son cours a entamé un relèvement significatif.
Dans ce contexte, acheter des actions Alstom constitue-t-il une bonne décision d’investissement ? Pour vous aider à faire votre choix en conscience, nous vous proposons une analyse de la situation boursière et financière de la firme.
Après plusieurs années de chute, le cours de l’action Alstom a gagné 87 % en 2024. Il est marqué par une très forte volatilité depuis le début de l’année 2025.
Le groupe peine à digérer le rachat du Canadien Bombardier qui pèse toujours sur sa trésorerie.
L’entreprise a conduit à bien son plan de désendettement et affiche un carnet de commandes bien rempli.
Les informations fournies sont uniquement à but éducatif. Finclub ne propose pas de conseil en investissement ni de services de courtage. Nous ne recommandons pas d’acheter ni de vendre un actif ou produit d’investissement particulier.
Présentation d’Alstom
Caractéristiques de l’action Alstom (ALO)
| Code ISIN | FR0010220475 |
| Indice | SBF 120 |
| Marché | Euronext Paris |
| Secteur d’activité | Véhicules et machines lourdes |
| Rendement 2024* | 0 % |
| Capitalisation (juillet 2025) | 10,16 Md€ |
| PER 2025 | 65,7x |
| Éligibilité au PEA | ✅ |
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Action Alstom : historique du cours sur 5 ans
Le graphique ci-dessous montre l’évolution de l’action Alstom sur les cinq dernières années. On observe que son cours a connu plusieurs décrochages marquants sur la période.

L’action Alstom traverse plutôt bien l’année 2020, malgré le contexte de la COVID-19. Son cours connaît ensuite plusieurs chutes brutales.
- -31 % à l’été 2021.
- -43 % entre janvier et février 2022.
- -38 % sur la seule journée du 5 octobre 2023.
Ces décrochages successifs résultent notamment de l’annonce d’indicateurs de trésorerie alarmants. Le rachat des activités ferroviaires du groupe canadien Bombardier (2021) a pesé sur les finances de l’entreprise. Elle rencontre aussi des retards sur ses livraisons, alors que son carnet de commandes est bien rempli.
Cette évolution conduit Euronext à rétrograder la firme du CAC 40 vers le SBF 120 en mars 2024.
Son cours se relève pourtant, avec une hausse de 87 % sur l’année 2024. Alstom publie des résultats intermédiaires encourageants et communique sur l’expansion de son carnet de commandes. De plus, le géant industriel parvient à mener son plan de désendettement à terme. Moody’s rehausse d’ailleurs sa note de crédit de « négative » à « stable » en juin.
Le premier semestre 2025 est plus chaotique, avec une très forte volatilité du titre Alstom. Il affiche tour à tour :
- une hausse de 29 % les 5 et 6 mars, après l’annonce d’un plan de relance allemand qui devrait bénéficier au secteur ferroviaire ;
- un recul de 32 % entre le 19 mars et le 7 avril, face aux menaces douanières formulées par Donald Trump ;
- une chute de 17 % le 14 mai, du fait de prévisions jugées décevantes pour l’exercice 2025/2026. [1]
Alstom : Informations clés
Brève histoire d’Alstom
La création de l’entreprise intervient en 1928, sous le nom d’Alstom, contraction d’Alsace et de Thomson. Elle est le fruit de la fusion entre la Société Alsacienne de Constructions Mécaniques et la Compagnie Française pour l’Exploitation des Procédés Thomson-Houston.
La Compagnie générale d’électricité (CGE) devient actionnaire majoritaire d’Alstom en 1969. Vingt ans plus tard, elle fusionne avec GEC Power Systems et forme ainsi une co-entreprise franco-britannique, filiale de la CGE et de la General Electric Company.
Alstom est introduite sur la Bourse de Paris en 1998. Ses deux actionnaires décident alors de vendre une partie de leur participation dans la société. Toutefois, le versement d’un dividende exceptionnel conséquent et de mauvais choix stratégiques plongent l’entreprise dans de grandes difficultés financières.
En 2004, elle est sauvée in extremis avec l’arrivée de Patrick Kron aux commandes et l’entrée au capital de l’État français [2] .
Alstom redresse la barre et, en 2006, l’État revend ses parts à Bouygues. À cette époque, elle fabrique des trains, exploite des chantiers navals et construit des centrales électriques. L’entreprise cède ces deux dernières activités, respectivement en 2006 et en 2014.
Par la suite, Alstom connaît d’autres revers, comme en 2019, quand la Commission européenne appose son veto à un rapprochement avec la branche transports de Siemens. En 2021, Alstom rachète finalement les opérations ferroviaires du groupe canadien Bombardier Transport, mais fragilise ainsi durablement sa trésorerie.
Direction d’Alstom
Henri Poupart-Lafarge est le directeur général d’Alstom depuis le 1er février 2016. Il a précédemment occupé les fonctions de Directeur financier et de Président du secteur transport au sein du groupe. Un processus de recrutement est en cours, depuis qu’il a annoncé son souhait de quitter son poste le 16 mai 2025. [3]
Voici les autres acteurs clés de l’entreprise.
| Nom | Fonction occupée | Ancienneté |
|---|---|---|
| Tim Dawidowsky | Président région Europe centrale et du Nord | 2024 |
| Michael Keroullé | Président région Amérique | 2021 |
| Ling Fang | Présidente région Asie-Pacifique | 2021 |
| Andrew DeLeone | Président région Europe | 2025 |
| Danny Di Perna | Directeur de l’exploitation | 2021 |
| Bernard Delpit | Directeur financier | 2023 |
| Marcella Hoffmann | Directrice des ressources humaines | 2025 |
Le conseil d’administration d’Alstom comprend 12 membres, nommés dans le cadre d’un mandat de 4 ans. Il inclut 7 nationalités différentes et respecte une parité des sexes parfaite (hors administrateurs représentant les salariés). Il est présidé par Philippe Petitcolin.
Actionnaires principaux d’Alstom
Le capital d’Alstom est essentiellement détenu par des investisseurs institutionnels. En juillet 2025, les structures suivantes possèdent plus de 1 % de ses actions.
- Caisse de dépôt et placement du Québec (17,5%).
- Causeway Capital Management LLC (9,98%).
- BPIFrance Investissement SAS (7,57%).
- Rothschild & Co. Asset Management SCS (1,5%).
Les salariés de la société détiennent par ailleurs environ 3 % de son capital.
Données fondamentales et ratios financiers d’Alstom
Le tableau ci-dessous résume les principaux indicateurs financiers à connaître avant d’acheter des actions Alstom.
| 2021/2022 | 2022/2023 | 2023/2024 | 2024/2025 | |
|---|---|---|---|---|
| Chiffre d’affaires* | 15 471 | 16 507 | 17 619 | 18 489 |
| Résultat d’exploitation* (EBITDA) | 1 643 | 1 738 | 1 833 | 2 051 |
| Résultat net* | -581 | -132 | -309 | 149 |
| Endettement net* | 2 085 | 2 135 | 2 994 | 434 |
| Rentabilité des fonds propres (ROE) | 3,98% | 3,26% | 0,5% | 4,78% |
| Bénéfice net par action (BNPA) | -1,56€ | -0,35€ | -0,81€ | 0,31€ |
| Price earnings ratio (PER) | -13,6x | -71,7x | -17,4x | 65,7x |
| Dividendes par action | 0,25€ | 0,25€ | 0€ | 0€ |
| Taux de rendement | 1,18% | 1% | 0% | 0% |
L’entreprise clôture son exercice comptable le 31 mars.
Les résultats d’Alstom
En 2022, la firme enregistre une hausse de son chiffre d’affaires de 76 %, du fait du rachat des actifs de Bombardier. Elle connaît pourtant trois années déficitaires consécutives, qui s’expliquent notamment par :
- l’amortissement de l’acquisition des activités de Bombardier, qui doit s’étaler jusqu’en 2033 ;
- une dépréciation de 441 millions d’euros de la participation dans le constructeur russe Transmashholding en 2021/2022 ;
- les charges induites par le plan de restructuration conduit en 2023/2024.
Le résultat d’exploitation demeure néanmoins positif et croissant sur l’ensemble de la période.
Alstom enregistre enfin un bénéfice en 2024/2025, dépassant même les attentes des analystes. Toutefois, le groupe anticipe une nette baisse de son flux de trésorerie pour l’exercice 2025/2026 (entre 200 et 400 millions d’euros), qui inquiète les marchés boursiers. [4]
Le premier trimestre 2025/2026 s’inscrit dans la lignée de l’exercice précédent, avec une hausse du chiffre d’affaires de 2,8% et un solide carnet de commandes. Le groupe a décroché un contrat de 2 milliards d’euros pour équiper le réseau de la banlieue new-yorkaise.
La politique de dividendes d’Alstom
Jusqu’à maintenant, l’entreprise s’attache à verser des dividendes quand ses résultats le permettent.
Elle maintient le paiement d’un dividende annuel de 0,25 € par action entre 2021 et 2023, malgré les pertes enregistrées.
Elle se résout à suspendre ce versement en 2024, après une troisième année déficitaire consécutive. Elle prend la même décision en 2025, malgré un exercice bénéficiaire.
Secteurs d’activité
Les ventes de l’entreprise se répartissent comme suit pour l’exercice 2024/2025.

Sur cette même période, le groupe réalise 57 % de son chiffre d’affaires en Europe, 19 % en Amérique et 15 % dans la zone Asie-Pacifique.
Principaux concurrents
Alstom fait partie des leaders du marché mondial de la production de matériel roulant ferroviaire, selon le cabinet Mordor Intelligence. En 2021, le rachat des activités du Canadien Bombardier lui permet de se replacer en deuxième position, derrière le Chinois CRRC. Ses principaux concurrents sont les entreprises suivantes.
| Entreprise | CA (2024 ou 2025)* | PER 2024** | Pays |
|---|---|---|---|
| CRCC Corporation Limited | 146,21 | 6,28x | Chine |
| Alstom | 19,01 | 65,7x | France |
| Siemens AG | 84,69 | 17,5x | Allemagne |
| Wabtec Corporation Limited | 10,39 | 31,4x | États-Unis |
| Kawasaki Heavy Industries Ltd. | 12,23 | 17x | Japon |
Action Alstom : Forces et faiblesses
Le positionnement d’Alstom sur le marché
De nombreux États encouragent le développement de la mobilité durable pour tenter d’atténuer le réchauffement climatique. Les trains apparaissant comme l’un des moyens de transport les plus propres, Alstom bénéficie d’un contexte favorable.
L’entreprise jouit par ailleurs d’un solide historique dans le domaine de la construction ferroviaire. Elle profite d’une image de qualité et d’une position bien établie sur le marché européen.
Les nouveaux entrants potentiels sur ce marché devront faire face à des dépenses conséquentes. La construction de trains est coûteuse et nécessite un important effort de Recherche & Développement.
La firme ambitionne de devenir le leader mondial des solutions de signalisation, grâce à sa technologie ETCS.
La stratégie de développement d’Alstom
Dans son dernier plan stratégique « Alstom in Motion 2025 », le groupe souhaite s’appuyer sur 4 piliers.
- La croissance, en renforçant la valeur offerte aux clients, grâce à un portefeuille de produits et de services très complet.
- L’innovation, en créant des solutions de mobilité plus durables et intelligentes, à travers l’augmentation du budget de R&D.
- L’efficacité opérationnelle à grande échelle, en s’appuyant sur la puissance du digital.
- Une culture d’entreprise agile, inclusive et responsable.
Investir dans l’action Alstom : les risques
Si les résultats de l’exercice 2024/2025 sont encourageants, personne ne peut prédire s’ils seront durables. En effet, la firme se relève de plusieurs années déficitaires. Elle devra réussir à maîtriser ses coûts et à digérer le rachat de Bombardier pour maintenir des résultats positifs.
L’un des principaux risques pour la société correspond aux tensions sur la chaîne d’approvisionnement, qui pourraient impacter la cadence de sa production.
Elle doit par ailleurs faire face à une concurrence féroce. Ainsi, elle doit maintenir des dépenses de Recherche & Développement élevées pour ne pas accumuler du retard sur CRRC. Dans le même temps, le constructeur chinois bénéficie d’une main-d’œuvre meilleur marché.
Alstom : Analyse technique

L’action Alstom se heurte à la résistance à 22,80€ depuis novembre 2024. Malgré un franchissement net, en mars 2025, sous l’effet de l’annonce du plan de relance allemand, la réalité du marché rattrape le spécialiste ferroviaire.
Le titre tend à se replier sur les supports à 19€ et 18€. Toute cassure de ces niveaux pourrait être interprétée comme un signal baissier.
En revanche, un nouveau raid haussier, au-delà des 23€, pourrait signifier un regain d’intérêt des investisseurs et une possible croissance du cours plus durable.
Faut-il acheter l’action Alstom ?
Après plusieurs années marquées par des pertes, une forte volatilité boursière et le poids de l’intégration de Bombardier Transport, Alstom semble enfin redresser la barre. L’exercice 2024/2025 est marqué par un résultat positif.
L’entreprise bénéficie d’un positionnement solide dans un secteur porteur — celui de la mobilité durable — et dispose d’une expertise reconnue, notamment en signalisation ferroviaire.
Toutefois, des incertitudes subsistent quant à la soutenabilité de cette reprise : les prévisions prudentes pour 2025/2026, les tensions persistantes sur les chaînes d’approvisionnement, ainsi que la pression concurrentielle viennent tempérer l’enthousiasme.
Alstom pourrait représenter une opportunité de rebond à moyen terme pour les investisseurs tolérants au risque, mais appelle à une certaine vigilance tant que la trajectoire de croissance n’est pas solidement confirmée.
Comment acheter des actions Alstom ?
Pour acheter une action Alstom, vous devez commencer par ouvrir un compte de courtage. Le choix de votre courtier dépend notamment de votre profil d’investisseur, de vos objectifs et de votre budget.
La plateforme boursière proposée a également toute son importance. Selon vos habitudes, vous pourriez préférer une application mobile, un site Internet ou un logiciel accessible hors connexion.
Vous devez enfin définir le support qui hébergera vos placements. Le plan d’épargne en actions (PEA) permet par exemple d’acquérir des actions de sociétés européennes, y compris d’Alstom. Vous pouvez aussi opter pour un compte-titres, qui offre des possibilités d’investissement plus larges.
ProRealTime propose l’ouverture d’un compte de démonstration gratuit. Vous pouvez ainsi acheter l’action Alstom, analyser son graphique, ajouter des alertes et choisir le meilleur moment pour investir en réel.
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Sources de l'article
Lead Copywriter chez Syntax Finance, Audrey possède un diplôme d’études comptables et financières (DECF) et une expérience professionnelle de plus de 15 ans dans les secteurs bancaire et comptable.
